La poesía acompaña a las
plegarias de Francisco de Quevedo y Villegas. La obra de teatro 'Sueños' narra
los últimos años del escritor español, interpretado por Juan Echanove (Cuéntame Cómo Pasó).
Inmerso en una melancolía marcada por la corrupción, el desencanto y la muerte.
La representación, dirigida por el dramaturgo Gerardo Vera, culmina con una
sentencia: “morir con las manos manchadas de la sangre de tu propia herida”.
Tristes sueños que
describen la decadencia de un imperio, Las Españas, cautivo en un ciclo
irrefrenable de corrupción
que caracteriza a la sociedad que habitó en las monarquías absolutas de Felipe
III y Felipe IV. Dicha circunstancia contribuye a la revolución de su
consciencia. Cuando el sueño derrumba sus barreras, brotan de ella los más
oscuros arrepentimientos, representados con una penitencia en forma de
infierno. Un martirio frío, contrario a la creencia católica de fuego y calor
extremo. Averno donde se encuentra a su contemporáneo y compañero de juergas,
el Conde Osuna
(Markos Martín). Hombre de excesos que al morir es igualado a cualquier humano,
demostrando la preponderancia de la naturaleza por encima de la religión. La
teología es la ciencia que prevalece y por la que supuestamente se rigen las
acciones. El control de la iglesia lo lleva a cabo la Santa Inquisición que al
igual que el olor a podrido que desprendían la calle de Madrid, se cuela en
cada oportunidad de transmitir información. La censura tacha a los textos de
Quevedo de inapropiados e inmorales.
“Morir
con las manos manchadas de la sangre de tu propia herida”
Recluido en vida y cada
vez más desencantado con el mundo se lamenta de su lucidez ante la codicia, las
consecuencias del ocio desmesurado y la insensatez humana. Características que
encarnan sin sutileza los personajes abstractos del Diablo, la Carne, la
Envidia, Judas, el Desengaño y el Dinero. Dicho elemento, tan común en la
sociedad pasada y en la presente, lanza una crítica poco delicada que expresa
su capacidad de absorción y transformación del hombre. Con una risa que roza la
extravagancia se jacta de su control.
La versión libre de sus ‘Sueños y
Discurso’ de José Luis Collado, otorga un espacio al amor
y su correspondiente desamor, bálsamo y centinela de remordimientos. Escenas
que comparten compasión y empatía con el racismo, que se muestra a los
espectadores en un monólogo de Chema Ruiz.
Pero no es el único ejemplo. El papel de la mujer es muy reducido, no
por su ausencia sobre el escenario, sino por su escasez de intervención social
relevante. Género que, por la preponderancia del hombre de la época, está
evocado a oficios de menor decisión como portera, relegada a los directores del
centro, o el de enfermera, siempre bajo la doctrina del médico. Según Quevedo,
los doctores son profesionales interesados para los que la medicina carecería
de relevancia si no estuviese acompañada de dinero.
‘Sueños’
es una obra de teatro cuyas críticas son equiparables a la sociedad actual. Un
Quevedo contemporáneo de Velázquez muere sin cesar en su empeño de despedazar
cada elemento del mundo y de sí mismo. Una función que provoca al espectador a
examinar sus formas de actuar respecto a él mismo y cómo influyen estas en la
sociedad.
Quevedo´s desperate lucidity
The poetry accompanies the prayers
of Francisco de Quevedo y Villegas. The Spanish play ‘Sueños’ tells the last
years of the writer, who is represented by Juan Echanove (Cuéntame Cómo Pasó), immersed
in a melancholy marked by the corruption, the disenchanted and the death. The
representation, directed by the dramatist Gerardo Vera, ends with a maxim: “die
by the hands sullied of the blood of your own wound”.
Sad dreams that describes the
decline of an empire, Las Españas, captive in an uncontrollable cycle of corruption that characterize the society who lived during the monarchies of Philip
III and Philip IV. That circumstance contributes to the revolution of his
conscience, that when the sleep destroys its barriers, arises of it the darkest
regrets, played with a punishment with form of hell. A cold agony, different of
the catholic believes of fire and extreme heat. There he runs into with his
contemporary and friend, the Duke of Osuna (Markos Martín). Man of excesses who, after finding the death is
equaled with every human being, demonstrating the nature preponderance beyond
the religion. Theology is the science that prevailed and it governed the
person´s actions. The Inquisition controls the church that like the rotten
smell of the streets in Madrid interfered in each opportunity of transmitting
information. The censorship brand the texts of Quevedo of inappropriate and immoral.
“Die by the
hands sullied of the blood of your own wound”
Isolated in life and
each time more disenchanted with the world, he laments of his lucidity in light
of the avarice, consequences of the excessive hate and the human folly. These
characteristics are incarnated without subtlety by the abstract characters of
the Devil, Judas, the Disillusion and the Money. Previously mentioned element,
so common in the past and in the present society, sends a critique delicate,
which expresses his absorption capacity and the human transformation. He boasts
of his control with an extravagant laugh.
The free version of his 'Dreams or Visions' of José Luis Collado, gives a space to the love and
to its corresponding indifference, balm and guard of regrets. Scenes that
shares compassion and empathy with the racism. The spectators can enjoy this in
a monologue of Chema Ruiz. However, it is not the only example. The role of
women is very limited, not for their absences on the stage, but yes for their
shortage of relevant social intervention. Genre that due to the male
preponderancy of the epoch is evoked to jobs of less decision like the one of
doorwoman pushed into the background of the directors of the center, or like a nurse,
always under the doctrine of the doctor. According to Quevedo the last ones are
selfish and for them the medicine would not have relevance if it weren´t accompanied
by money.
'Sueños'
is a play whose critiques are comparable to the actual society. A Quevedo,
coetaneous of Velázquez, who dies on his intent of changing each element of the
world. A representation that makes the spectators examine their way of acting
regarding to their self and how do their action affects the society.
La lucidité désespérée de Quevedo
La poésie accompagne les prières de Francisco de Quevedo
y Villegas. La pièce "Sueños" (Rêves) raconte les dernières années de
l'écrivain espagnol, interprétée par Juan Echanove (Cuéntame Cómo Pasó : en français, Raconte-moi comment cela s'est
passé), alors qu’il est plongée dans une mélancolie marquée par la corruption,
le désenchantement et la mort. Le spectacle, mis en scène par le dramaturge
Gerardo Vera, se termine par une maxime : « Mourir les mains souillées
du sang de sa propre blessure ».
Tristes rêves qui décrivent le déclin d'un empire, « Les
Espagnes », prisonnières d'un cycle incontrôlable de corruption
qui caractérise la société qui a vécu sous les monarques absolus Philippe III
et Philippe IV, circonstance qui contribue à la révolution de la conscience, de
telle façon que lorsque le rêve brise ses barrières, les remords les plus
sombres en jaillissent, incarnés par une pénitence sous forme d'enfer. Une
agonie froide, à l’opposé des croyances catholiques du feu et de la chaleur
extrême. Enfers où il rencontre son contemporain et ami, le Duc d'Osuna
(Markos Martín). Homme d'excès qui, au moment de mourir, se retrouve égal à tout
être humain, rappelant, au-delà de la religion, la prépondérance de la nature. La
théologie est la science qui prévalait et par laquelle les actions des hommes
étaient censées être gouvernées. L'Inquisition contrôlait l'église qui, comme
l'odeur pourrie des rues de Madrid se faufilait à chaque occasion de
transmettre des informations. Le contrôle de l'église était assuré par la
Sainte Inquisition qui, tel un compagnon de débauche, à l’identique de la
puanteur qui se dégageait des rues de Madrid, s’invitait à chaque occasion pour
transmettre des informations. La censure a estampillé les textes de Quevedo comme
textes inappropriés et immoraux.
“Mourir les mains souillées du sang de sa
propre blessure”
Reclus à vie et de plus en plus désabusé par le monde, il
se plaint de sa lucidité face à la cupidité, aux conséquences de l’oisiveté
excessive et à la folie humaine. Caractéristiques incarnées sans subtilité par
les personnages abstraits du Diable, de la Chair, de l’Envie, de Judas, de la
Désillusion et de l'Argent, qui sont des éléments communs tant au passé qu’à la
société actuelle, adresse une critique peu subtile pour exprimer sa capacité d'intégration
et de transformation de l’homme. Avec un rire qui frise l'extravagance, il se
vante de son contrôle.
La version de « Sueños y Discurso » (Rêves et Discours) de José Luis Collado, offre un
espace à l'amour et à ce qui lui est inséparable, le désamour ; à la fois le
baume et la morsure lancinante du remord. Des scènes qui mélangent compassion
et empathie avec le racisme, s’offrent aux spectateurs dans un monologue de
Chema Ruiz. Cependant, ce n'est pas le seul exemple. Le rôle des femmes est
très limité, non pas qu’elles soient absentes sur scène, mais bien plutôt pour
la faible pertinence de leur intervention sociale. Genre qui, en raison de la
prépondérance masculine de l'époque est évoquée par des emplois secondaires
comme celui de pousser la porte du fond, pour les directeurs du centre, ou
comme une infirmière, toujours sous l’emprise du médecin. Selon Quevedo les Docteurs
sont des professionnels pour qui la médecine ne serait pas pertinente si elle
n'était pas accompagnée d'argent.
« Sueños »
est une oeuvre dont les critiques sont comparables à la société d’aujourd’hui.
Un Quevedo, contemporain de Velázquez, qui ne cesse de mourir sur sa tentative
de démonter chaque élément du monde et de lui-même. Une démarche qui amène le
spectateur à examiner ses propres façons d'agir et comment elles influencent la
société.
Vincent Bruneau